Aimons, aimons plus que de raison, jusqu'à la folie douce. Bonne année 2016

Je ne veux rien souhaiter à personne, car souhaiter, c'est souvent s'en remettre au hasard pour que le bonheur qu'on espère pour l'autre se réalise, c'est confier la charge de l'exaucement à Dieu sait quelle puissance mystérieuse et capricieuse. Ce n'est pas ce genre de bonheur, improbable, que je vous invite, non, mais à ce qui tient de notre engagement et de notre relation au monde.

Je veux trouver, en vous comme en moi, assez d'amour pour nous regarder chaque matin dans le miroir et nous appeler à donner le meilleur de soi « m'aime ». Je veux espérer, avec vous que les rencontres que nous ferons nous ouvriront l'esprit et le cœur, sans nous encombrer des prêt-à-penser qui nous apprennent surtout à nos défier de l'autre.

Je veux trouver, en vous comme en moi, des résistants aux oppressions, celle de la peur, celle de la tristesse, celle de la solitude ou de l'égoïsme, celle des prêt-à-penser qui emplissent nos yeux et nos oreilles. Je veux croire que nous pourrons fièrement dire à nos enfants que nous n'avons pas suivi le troupeau qui se précipite, insouciant et consommant, dans l'abîme et que nous avons mis en route un monde où leur avenir est possible.

Et je veux espérer, en vous comme en moi, que la gratitude l'emportera sur le reste, sur le ressentiment, sur le manque de confiance en soi, sur le manque de solidarité. Cueillons le jour, cueillons le jour comme le papillon qui se nourrit de fleurs, sans en arracher aucune, et emportant la semence de l'une à l'autre.

Cessons de nous expliquer, impliquons-nous, dans notre foyer, dans notre ville, notre pays ou notre monde. Soyons pro-fêtiques, toujours de bonne humour, préférant le pied-de-nez au tragique au doigt d'honneur à notre frère. Soyons libère- terre, attentif à la vie de l'oiseau, de l'arbre ou de la rivière comme on le serait de notre propre santé, car ça l'est. Et soyons rêvo-solutionnaire, ne cherchant pas à changer le monde à la force de nos poignets, mais à la force de nos rêves et à l'huile de nos rêves.

Aimons, aimons plus que de raison, jusqu'à la folie douce, sans jamais en douter que c'est la seule voie. Aimons, car c'est la seule façon de regarder, la mort même, les yeux dans les yeux. Aimons, c'est notre seule raison de vivre et d'espérer.

Bonne année 2016

Tydé
"Hope" © Mustapha Abdulhadi
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