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Bouts d'zen et cailloux blancs
23 novembre 2016

Je me pose autant de questions sur le ciel qu'il ne s'en pose sur moi ...

Je me pose autant de questions sur le ciel qu'il ne s'en pose sur moi

 

Je me pose autant de questions sur le ciel qu'il ne s'en pose sur moi ... Il se demande à mon propos si j'ai l'âme à hauteur de mes rêves et de mes belles paroles. Si mes actes, si mes relations, égalent mes ambitions. Si le portrait que je fais de moi-même n'est pas par trop parfait. Je lui réponds qu'il a des raisons de douter. Car toute la poésie de mes mots, qui dénonce pourtant un ordre du monde plus que désordonné, ne suffit pas, de loin, ni à me réformer vraiment, ni à changer, encore moins, l'affreuse grimace de la souffrance humaine en un radieux sourire. Comme lui, je mesure combien je reste prisonnier des illusions et des dépendances de ce monde.
Je ne suis ni saint, ni prophète, ni ermite. Je ne suis ni militant, ni résistant, ni révolutionnaire. Je prêche l'anti-racisme tout en restant au chaud dans ma culture gauloise. Je joue le détaché tout en vivant à crédit. Je parle sans cesse d'amour en oubliant sur leur canapé ceux que je devrais aimer d'abord. J'ai en cela conscience d'être bien ordinaire, peut-être même absolument banal. Ça n'est pas une excuse, ce n'est juste qu'un prétexte.
Et puis, je le regarde, Lui, me demandant s'il est vide, ou s'il attend vraiment quelque chose de ce caillou nommé Terre. Il y a à la fois, l'évidente générosité de la vie, posée à la surface de ce rocher perdu, et son impermanence tragique. Il y a tous ces peuples, merveilleux, mais qui guerroient. Il y a cette admirable nature que notre folie empoisonne et piétine. Et Lui qui laisse faire, sans paraître y prendre garde, prêt à passer à d'autres règnes que celui des humains.
J'en perdrais presque espoir, me demandant même s'il n'est finalement pas vain de vivre. Et puis, je me souviens : priver un cœur d'espoir, c'est déjà le laisser pour mort sur le bord de la route. Est-ce vraiment, est-ce seulement ce que je veux pour mon cœur ? Non, bien sûr que non !
La seule question qui vaille, pour le ciel comme pour moi, c'est celle là : prendrons-nous soin des cœurs ? La seule réponse qui vaille, pour moi comme pour le ciel, c'est : je ferai de mon mieux, c'est ce qui me maintient en vie ...
Tydé
"Texas - 147" © Line Martel https://500px.com/photo/182637241/
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Bouts d'zen et cailloux blancs
  • Ces publications sont tirées des pages FB Bouts d'zen et "ci et maintenant, un évangile de soi J'y partage inspirations et réflexions . Sans doute s'y esquisse une certaine image du bonheur, car le bonheur est une culture : à la fois jardin et langage
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