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Bouts d'zen et cailloux blancs
17 décembre 2016

Le malheur, dans l'altruisme, c'est que c'est un malheur péartagé qu d'être humain

Le malheur, dans l'altruisme, c'est que c'est un malheur partagé que d'être humain

 

Petite conversation facebook du soir à l'aube.

Sylvie :
Question super chiante pr qui veut y répondre ici ou en MP ... un Jour .... une nuit .... à un moment de sa vie ....

L'altruisme existe t il vraiment ?

Parfois nos idées ns semblent justes, alors qu'elles manquent du regard des autres pr être objectives ...

C con, chiant comme publication, on se croierait au bac, ms vos perceptions m'aideraient à y voir plus clair :) Merci

Question du soir, Bonsoir

Thierry :
Pour être super chiante, il aurait fallu que ta question soit une question de merde. Manque de pot (de chambre ;-);-) ), elle ne l'est pas.

L'altruisme existe-t-il vraiment ?

Une première réponse, presque évidente, va opposer altruisme et égoïsme. Qui va prévaloir dans ma relation et dans ma vie, qui va déterminer mes choix, le service de ma petite personne ou celui des autres ? On a là l'impression d'une réponse toute faite : nous sommes tous égoïstes. Nos modes de vie sont organisés pour que nous désirions pour nous le plus d'avantages, de confort, de sécurité et de distractions possibles pour nous. Chacun ne pense qu'à soi. Fin de la discussion !

Fin, vraiment, de la discussion ? Pas vraiment. Ce que je viens de dire n'est pas un constat, c'est une auto-accusation, c'est un reproche que je me fais à moi-même et aux autres : celui d'un manque de générosité, celui d'un manque de temps, celui d'un manque d'efficacité pour, à parts égales, entendre, respecter et nourrir les vrais besoins de chacun. Mon coeur et mon esprit ont beau le savoir, je trouverai toujours à m'accuser d'avoir oublié quelqu'un, quelqu'un par milliers, par milliards, dans le soin que j'essaie d'apporter à vivre.

C'est que nous préférerions avoir sans doute un altruisme joyeux, bienveillant, efficace, un altruisme qui très vite n'aurait plus besoin de l'être, parce que nous aurions, en deux temps, trois mouvement, résolu le problème de l'autre, à cause de nos propres ressources inépuisables, un altruisme insouciant et naturel en somme. Et boum, patatras, ça ne se passe pas non plus comme ça!

Mais quoi à la fin, de cet altruisme, s'il n'est pas qu'un scrupule de notre bonne conscience ? Ne vient-il pas de ce que, peu ou prou, je vois dans les autres des "alter-égaux" dont je ne comprends pas par quel mystère je ne suis pas eux et ils ne sont pas moi ? Est-ce que, plutôt que de leur attribuer une "objectivité", je ne leur reconnaitrais pas une authentique subjectivité, un esprit, un cœur, peut-être même une âme comme j'en ai moi-même ? Le malheur, dans l'altruisme, c'est que c'est un malheur partagé que d'être humain.

C'est là que le bât blesse, là où tout le poids vient peser sur nos épaules : Je me reconnais l'autre de l'autre, je me reconnais son prochain, celui que le hasard ou la nécessité a mis sur sa route alors qu'il était blessé par la vie. C'est là où, m'identifiant à sa souffrance, je me demande si j'aimerais, à sa place, être abandonné au bord du chemin ou accompagné et soigné par la force de son intervention. Pour qui connait l'évangile, cela rappelle la parabole du bon samaritain, pour qui est bouddhiste, cela évoque la compassion, pour qui est communiste, cela redit pourquoi les révolutions se mettent en marche, pour qui est musulman, cela renvoie à l'un des pilier de la foi, l’aumône et la charité, pour qui n'est rien de tout cela, cela appelle qu'en même au devoir d'humanité.

Mais il ne faut pas se tromper, si l'altruisme est sans doute notre nature profonde, si la compassion ou l'empathie se nichent au fond de nos neurones miroir ou dans le secret de nos coeurs, il n'est pas tout-puissant. Si nous voulons qu'il existe, il faudra bien consentir à sa relativité, à sa fragilité, à son "humanité". L'altruisme ne peut s'appliquer à l'autre que dans l'exacte mesure où nous n'aimons pas l'autre pour nous dédouaner de ne pas nous aimer, mais pour l'aimer et s'aimer comme de vrais "alter-égaux".

Pardonne-moi, Sylvie, de cette réponse, mais ta question est "Tout", sauf de la merde.

Tydé
"The loner" © Marc Apers
https://500px.com/photo/187948705/

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Commentaires
Bouts d'zen et cailloux blancs
  • Ces publications sont tirées des pages FB Bouts d'zen et "ci et maintenant, un évangile de soi J'y partage inspirations et réflexions . Sans doute s'y esquisse une certaine image du bonheur, car le bonheur est une culture : à la fois jardin et langage
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