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Bouts d'zen et cailloux blancs
26 décembre 2016

J'ai fait, comme tant d'autres, de Noël, une fête de l'entre- soi, une petite bulle égoïste ...

J'ai fait, comme tant d'autres, de Noël, une fête de l'entre- soi, une petite bulle égoïste

 

J'ai fait, comme tant d'autres, de Noël, une fête de l'entre- soi, une petite bulle égoïste où l'on se congratule de cadeaux et où on se goinfre autant que nos bourses le permettent de choses rares et, croit-on, raffinées. C'est la fête pour tous ceux qui arrivent à ne pas rester seuls, parce qu'ils ont famille ou amis avec qui festoyer.

On y célèbre pourtant la naissance d'un enfant du voyage, d'un enfant sans père connu. Celui qui lui a servi de père à sa naissance peut-être n'accompagnait sa mère que pour la sauver, sans doute par amour ou tendresse pour la jeune femme, de la lapidation.

Il fallait donner à l'enfant une nationalité, d'où cette longue marche de Nazareth à Bethléem qui lui offrait une ascendance et un droit de cité.

Joseph et Marie n'avaient presque rien pour leur voyage, ni dromadaire, ni cheval, à peine un âne sans chargement. Il a épargné à la future maman de tomber à terre sous le poids de son ventre tendu par l'enfant bientôt à naître.

Tous étaient épuisés de la route, mais les quelques pièces de monnaie qu'ils avaient sur eux ne suffisaient pas à se payer un toit. Ils ont alors squatté une vague étable qui mettait un peu à l'abri du froid et de la pluie l'unique bœuf d'un paysan bien peu fortuné.

C'est là que se produisit ce miracle, celui de la naissance, celui de la naissance d'un enfant, bien-portant, la naissance d'un tout-petit. Cela n'avait sûrement rien d'exceptionnel, toutes les naissances sont des petits miracles.

C'était une fête, une fête du dénuement, une fête de l'essentiel. Les premiers à la savoir étaient des bergers, habitués à passer les nuits seuls, à la belle étoile. Pour eux, le cri de l'enfant qui transperçait la nuit, c'était un cri d'espoir, le chant presque d'une fanfare joyeuse. Un enfant, là, au milieu de leur nuit, un enfant là où il n'y avait pour eux que solitude et désolation, quelle incongruité et quelle merveille ! Eux qui étaient tenus à l'écart de tout, eux qui ne voyaient jamais naître un enfant, chassés qu'ils étaient hors des murs des maisons, voilà, enfin, qu'un enfant leur venaient.

On a dit par la suite que cet enfant s'est reconnu dans chaque exclu du monde ; que chaque rencontre, pour lui; comptait toujours autant que si c'était la première ou la dernière rencontre. On a dit qu'il ne regardait jamais d'où venaient les gens et qu'il préférait s'attarder pour comprendre avec eux où ils allaient. Jamais, dit-on, il n'a mesuré un humain à sa richesse ou à ses fautes, mais seulement à sa capacité d'aimer.

Certains ont dit qu'il n'était pas un homme, mais qu'il était un dieu. Mais quel mérite aurait un dieu à être si généreux, lui qui a tout le ciel toujours à sa disposition. Je préfère qu'il fut un homme. Et même si il n'était que cela, ce serait essentiel : un homme qui aiment les hommes, quelle leçon et quel exemple !

Tydé
"Angelus glacie" © Carlton Bolton
https://500px.com/photo/63785381/

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Bouts d'zen et cailloux blancs
  • Ces publications sont tirées des pages FB Bouts d'zen et "ci et maintenant, un évangile de soi J'y partage inspirations et réflexions . Sans doute s'y esquisse une certaine image du bonheur, car le bonheur est une culture : à la fois jardin et langage
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