Il y a, dans l'amour, une façon d'envisager l'autre
Il y a, dans l'amour, une façon d'envisager l'autre qui échappe et va au-delà et ailleurs de ce qu'on en dit. Il ne s'agit pas que de désir ou de sensualité ; il ne s'agit pas de complicité et de complétude ; il ne s'agit pas d'inconditionnalité et d'acception de l'autre tel(le) qu'il(elle) est.
Chacun restitue à l'autre son vrai visage, chacun réconcilie l'autre avec lui-même dans ce "lui m'aime" inédit.
Si l'amour est une aliénation, c'est, au sens propre, dans sa capacité à ne pas le réduire au même (celui du "qui se ressemble s'assemble"), ni au "m'aime" (dans un jeu de perversion narcissique), mais bien à confirmer son altérité, tenant autant à l'étrangeté, à l'irréductibilité, à l'intégrité différente de la mienne de l'autre qu'à sa familiarité.
Il n'y a dans l'amour que de l'apprivoisement, pas de la domestication. Il ne brise pas les parts farouches, sauvages, indomptables de l'autre, au contraire, il en prend soin. Chacun offre le refuge de sa force, de sa douceur aux fragilités et aux douleurs de l'autre autant qu'à sa créativité et à ses magies.
Homme(s) ou femme(s) importe moins ici qu'être et être, pris dans leur entier et leur unicité, donnant et recevant la même reconnaissance que l'autre est cet autre qui nous permet d'être son autre, aussi autre que lui-même et que soi-même à soi m'aime et à lui m'aime.
Tydé
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