Ce que j'ai compris de l'homme, c'est que le désespoir le tue.

Ce que j'ai compris de l'homme, c'est que le désespoir le tue. Et c'est ainsi qu'il croit que c'est l'enfer: il n'y a plus personne pour aimer et espérer.

Ce que j'ai compris de l'homme, c'est que le cœur seul seul le fait vivre. Et c'est ainsi qu'il croit au paradis : Il y a encore quelqu'un pour aimer et espérer.

Ce que j'ai compris de l'homme, c'est qu'il croit que l'univers fait le même choix que lui entre le désespoir ou le cœur.

Je crois autant aux deux, sans prévalence ni préférence. Et c'est ce que j'ai compris de l'homme que je suis. Dans l'impermanence de ce monde et de mon être, tantôt je crois mon désespoir, tantôt je crois mon cœur. J'en viens même à me demander si le désespoir n'est pas nécessaire à l'amour : il faut savoir les choses fragiles pour y mettre vraiment tout notre amour, non pas pour garantir leur éternité, mais déjà pour leur offrir un sens.

Ce que j'ai compris de l'homme, c'est qu'il n'a pas à choisir entre le désespoir et le cœur, il n'a pas plus à les opposer. Il a juste à trouver comment ils se relient en lui, comme il faut comprendre un nœud pour pouvoir le dénouer, comme il faut comprendre nos attachements pour trouver comment se détacher e de ceux qui nous enchainent à nos enfers et se relier au paradis.

Tydé
Photo © Kip Garik
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