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Bouts d'zen et cailloux blancs
31 décembre 2016

Soyons scandaleux, sourions !

rishi kesh pure bliss 500px

 

S'il fallait trouver une ligne de démarcation entre les humains, elle ne passerait pas par les frontières bien arbitraires de nos cartes, ni au travers d'un nuancier entre les couleurs de peau, mais plus sûrement entre ceux qui font la g... et ceux qui sourient. Cette ligne de partage d'ailleurs ne séparerait pas les bienheureux, des malheureux, ce serait trop simple, mais plutôt ceux qui s'ouvrent de ceux qui se referment, que ce soit sur les bienfaits ou les méfaits de leur existence. Car le sourire n'est pas l'expression d'une situation objective, mais celle d'une relation particulière, relation à soi, à l'autre, au monde. Sourire, en effet, c'est signer un accord de paix, paix avec soi même, paix avec l'autre ou paix avec le monde qui nous entoure de sa générosité et de sa bienveillance.

L'humanité devrait tenir bien plus à son sourire qu'à ses frontières. Preuve en est qu'il nous est bien plus facile de reconnaître un sourire sur n'importe quel visage du monde que de savoir à quel pays ou paysage le rattacher. C'est une expression universelle, non conditionnée, qui envahit bien plus que la bouche mais s'étend largement depuis le front jusqu'au cou et s'empare de nos lèvres, de nos yeux, de nos joues, de notre nez ou de notre menton dans un ballet d'ensemble qui parle bien mieux qu'un long discours. Le voyageur pourtant découvre que certains cieux sont plus propices à sa libération et que le paysages des villes tend souvent à l'effacer des visages.

Les sourires ne fendent nos visages que pour en laisser passer la lumière, c'est en cela qu'ils sont l'arme des lumineux, de ceux qui éclairent nos routes et nous confirment que le chemin est le bon. Souvent, c'est une aimable façon de nous redire « courage, n'aie pas peur, continue !» à chaque fois qu'il nous est besoin de trouver un appui pour aller de l'avant. Il y a plus qu'un encouragement, c'est une profession de foi en notre capacité qui n'est pas faite seulement pour nous rassurer, mais aussi pour rappeler la lune que pointe le doigt. Là où tu ne t'y attends pas, il y a un sourire qui t'attend.

« Si tu veux faire peur au malheur, souris-lui », c'est l'adage semble-t-il que les cœurs généreux appliquent aux autres et s'appliquent à eux-même quand la difficulté vient frapper aux portes. Il ne s'agit pas d'un positivisme forcené, et moins encore d'une dénégation, mais juste d'une politesse et d'une pudeur en même temps qu'une décision et un acte résistant : un sourire ça ne change pas le fardeau qui pèse sur nos tête, mais la façon de la porter sur son cœur. Sous la pluie, un sourire est le premier rayon du soleil qui revient.

Il faut être convaincu que rien ne te sourit si tu ne lui souris, comme si gratitude et réciprocité étaient tellement intimement liés qu'il fallait provoquer par sourire les sourires qu'offrent le destin en retour de nos avances. C'est sans doute cela qui est l'acceptation, au sens bouddhique du terme : répondre oui avec bonheur à ce qui est, même si c'est pour ensuite s'y affronter, comme le médecin le fait d'avoir accueilli et reconnu la maladie pour ce qu'elle est avant de la soigner : n'arrête pas de sourire et tu n'arrêteras pas de vivre.

On découvre ainsi que sourire est un bain de jouvence et que la vieillesse commence à la mort du sourire. Car sourire est l'acte même de l'enfance, enfance qui s'étonne et s'émerveille de tout, enfance qui cherche à être ami et aimé de tous. Face à nos enfants, le sourire est la seule promesse que nous ayons à tenir, celle de leur permettre de grandir dans un monde qui permettra leur bonheur. Dieu sait pourtant que cette promesse est fragile. Enlever son sourire à un enfant, c'est piétiner le coeur du monde.
Souviens-toi qu'il y a plus de sourires dans l'amitié que partout ailleurs. On peut d'ailleurs dire du sourire qu'il est la caresse de l'âme au contact de l'autre, signe de reconnaissance entre deux êtres à la fois semblables et différents, chacun rappelant à l'autre qu'il est unique, tellement singulier et pourtant miroir. Dans la relation, on le sait bien, le sourire est la clé de bien des portes …

Celui qui a trouvé son sourire s'est trouvé, il a découvert ce qui le met en joie, ce à quoi il tient vraiment et ceux à qui il tient absolument. Inutile d'être la Joconde, tous les sourires méritent le Louvre, mais aucun ne mérite d'être enfermé ou épinglé au mur, car c'est surtout le gage de notre liberté d'être et de relation.

Pour certains, le sourire est un scandale. Alors, soyons scandaleux, sourions !

Tydé
photo “Pure Bliss” © Rishi Kesh
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Commentaires
Bouts d'zen et cailloux blancs
  • Ces publications sont tirées des pages FB Bouts d'zen et "ci et maintenant, un évangile de soi J'y partage inspirations et réflexions . Sans doute s'y esquisse une certaine image du bonheur, car le bonheur est une culture : à la fois jardin et langage
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