C'est à l'Homme d'être induqué par l'Enfant s'il veut rester un Homme.

Depuis l'aube des temps, l'Homme a pensé que l'Enfant lui offrait un avenir. Il pensait qu'il devait juste s'occuper de son éducation pour que l'Enfant soit sa prospérité. Au crépuscule des temps, il lui faut inverser les choses pour offrir prospérité à L'Enfant. C'est à l'Homme d'être induqué par l'Enfant s'il veut rester un Homme.

La sagesse amérindienne déjà prophétisait qu'on ne possédait pas la terre, mais qu'on l'héritait de ses enfants. Cette inversion apparente de la transmission rappelait combien de le bien de l'avenir devait leur appartenir bien plus qu'à nous et que la terre était leur patrimoine et pas le nôtre et que nous n'en disposions pas à notre guise, mais simplement dans leur attente, non celle de leur mort, mais celle de leur naissance. Ce n'était donc pas à l'Enfant, en tant que postérité, d'assurer la prospérité et l'éternité de l'Homme.

Nos sociétés de consommation ont pourtant dilapidé cet héritage, brulant la chandelle par les deux bois et se gavant et se saoulant du lait de la Terre-Mère au point que son sein tombe comme une outre vide dans le bec de nos petits. On peut alors craindre qu'il n'y ai ni prospérité ni postérité.

Les peuples induqués, de tous temps et de tous lieux se laissent guider, comme de l'intérieur, par l'Enfant. Le poète le prophétisait ainsi "Vos enfants ne sont pas vos enfants.

Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même,

Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas."

C'est cet Enfant, intérieur, qui doit à nouveau nous prendre par la main, non seulement pour tenir debout, mais surtout pour nous monter le chemin. C'est cet Enfant, qui parle aux bêtes et à la Terre, c'est cet Enfant, qui aime d'abord et l'attend en retour, qui doit être, non notre espoir, mais notre sens.

Puisque l'Homme a été l'Enfant, il peut l'être à nouveau pour que l'Enfant puisse demeurer le coeur du monde de l'Homme. Alors, le monde de l'homme sera sauvé par le monde de l'Enfant, car il ne s'agira plus d'une succession des générations, mais du retour de leur inter-connexion où l'ordre du temps ne laissera que le présent demeurer l'instant clé., cette clé qui ouvre passé et futur sans jamais les clore.

Tydé

Small hand © Sayed Habid Bidel

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